Histoire d'une aventure hors du communs - Le Vendée Globe
Le Vendée Globe est créé en 1989 à l'initiative de Philippe Jeantot, aussi organisateur de l'évènement, avec le soutien de Philippe de Villiers, président du Conseil général de la Vendée. Cette course au large est inspirée du Golden Globe Challenge de 1968, et du BOC Challenge (depuis 1973) auquel participa Philippe Jeantot. Le départ de la course est donné des Sables d'Olonne, à une date choisie au mois de novembre pour les conditions météorologiques du Grand Sud (été austral), un dimanche pour la couverture médiatique.
Le Vendée Globe répond à un engouement particulier en France à partir des années 1960 (Tabarly, Moitessier), autour de l'exploit solitaire et de la « voile spectacle »1, avec des bateaux open, de très grande taille, coûteux et construits spécialement pour ces courses. Ce type d'évènement sportif est plus adapté à la médiatisation et au sponsoring en France, au contraire des courses internationales les plus célèbres (séries internationales et olympiques, Coupe de l'America, RORC, Velux…)1.
Au fil des années, l'implication de l'industrie nautique française devient de plus en plus importante, suivie d'importants financements par les sponsors (banques, assurances, industrie alimentaire). Le Vendée Globe représente ainsi d'énormes enjeux économiques pour la région, l'industrie nautique (soit 6 à 10 % de l'industrie vendéenne), le port et la ville des Sables d'Olonne (attractivité et tourisme)2.
Boudé par les participants d'autres nations, le Vendée Globe reste la course la plus médiatisée en France, où elle apparait comme l'évènement majeur de la voile sportive, auprès des passionnés de voile et du grand-public3. Les retombées médiatiques sont ainsi analysées comme importantes et bénéfiques pour les principaux sponsors2, qui investissent de 2 à 4 millions d'euros pour chaque participant (budget sur 3 ans, pour le bateau, l'équipe et la communication). Le Vendée Globe est ainsi très populaire en France et véhicule des valeurs jugées positives, se démarquant d'autres compétitions de voile (Coupe de l'America, voile olympique) ignorées des Français. Le Vendée Globe est ainsi suivi par des milliers de journalistes, et donne lieu en France à des centaines d'heures de télévision et radio, et des milliers d'articles dans la presse2.
L'impact technique du Vendée Globe est plus difficile à analyser. Mais l'implication des architectes et de l'industrie nautique française dans la conception de bateaux destinés à la course autour du monde a créé un indéniable savoir-faire technique pour les classes open.
En 2004, la société de Philippe Jeantot est placée en liquidation judiciaire. Le Vendée globe est menacé. Les Vendéens, emmenés par Philippe de Villiers, se battent pour sa survie et parviennent à éviter un arrêt de la course4. Depuis, la course est gérée par une SEM, dont le capital est majoritairement contrôlé par le département, auquel sont associées les principales entreprises vendéennes, la ville des Sables-d'Olonne, le conseil régional et la chambre de commerce et d'industrie.